5 (bonnes) raisons d’investir dans l’infrastructure non cotée

L’infrastructure est à la mode, et pour de bonnes raisons ! En voici 5 qui vont de la performance à la protection contre l’inflation, en passant par l’accélération de la transition énergétique.

Les investissements directs dans l’infrastructure sont non seulement intéressants sur le plan financier mais également très utiles à la société. Outre leurs avantages intrinsèques, le moment semble particulièrement opportun pour se lancer.

1. Des cash flows stables et récurrents

En Europe, les investissements directs en infrastructure conviennent particulièrement aux investisseurs institutionnels à la recherche de rendements attrayants et surtout réguliers. Selon les projets, leur stade d’avancement et leur durée de vie, on peut ainsi espérer des rentabilités annuelles moyennes de l’ordre de 5% à 7% avec des plus-values à la sortie qui permettent d’atteindre des TRI entre 8% et 12%. Les revenus reçus par les projets bénéficient d’une visibilité à très long terme (souvent plusieurs décennies) indépendamment du cycle économique, et sont largement décorrélés des marchés financiers traditionnels.

2. Une bonne protection contre l’inflation>

Autre avantage et non des moindres à l’heure actuelle : les investissements en infrastructure protègent efficacement contre l’inflation. En effet, la plupart des contrats prévoient une indexation à l’indice des prix à la consommation, qu’il s’agisse de péages, de loyers, de prix du m3 d’eau ou des tarifs de l’électricité. Les revenus sont donc adaptés automatiquement au renchérissement, protégeant ainsi l’investisseur contre la dévalorisation de ses rendements et de son capital.

3. Des projets pérennes et solides

Les projets financés constituent le plus souvent des infrastructures publiques essentielles pour l’économie et la société, comme des réseaux de transport, des hôpitaux, des universités, des usines de traitement et de fourniture des eaux, des centrales de production électrique ou encore des équipements de télécommunication. Elles correspondent à des besoins qui ne vont pas disparaître à brève échéance et sont donc particulièrement pérenne. Par ailleurs, les projets reposent souvent sur des mécanismes éprouvés de transfert de risques. Enfin, les opérateurs exercent dans des marchés régulés ou peu concurrentiels, avec un monopole physique et/ou contractuel.

4. Des investissements concrets et socialement utiles

Contrairement à de nombreux placements actuels qui sont de plus en plus virtuels, les projets d’infrastructure sont tangibles et répondent à des besoins concrets. Ils contribuent à améliorer le cadre de vie et de travail, l’efficacité économique, ou participent d’une dynamique d’aménagement et d’équipement des collectivités, des entreprises, et plus généralement des zones urbaines, rurales ou mixtes, tout en créant des emplois. Et quoi qu’on en dise, la privatisation peut avoir des effets vertueux. C’est notamment le cas des investissements dans les réseaux d’eau, qui souffrent d’énormes déperditions d’une ressource vitale en raison de fuites qui peuvent représenter souvent près d’un tiers des volumes traités. Un opérateur privé sera naturellement motivé à investir pour moderniser son réseau et éviter ainsi de perdre de l’argent. En investissant dans l’infrastructure, les investisseurs obtiennent ainsi une rentabilité attrayante, tout en apportant une contribution positive à la société, ce qui est loin d’être négligeable.

5. Une fenêtre d’opportunité unique

Après avoir longtemps tardé – en raison de la crise financière de 2008 et des restrictions budgétaires qui ont suivi – à moderniser ses infrastructures et à s’engager fermement dans la voie de la décarbonisation et la digitalisation de son économie, l’Europe semble avoir enfin pris la mesure du défi, aidée il est vrai par la crise du COVID et le conflit en Ukraine qui ont bouleversé les priorités politiques. L’Europe a ainsi lancé plusieurs plans d’investissement massifs, en particulier pour accélérer la transition énergétique, d’une ampleur inédite, comme le Green Deal (EUR 7 trillions), le plan de relance post COVID Next Generation EU (EUR 800 milliards), le programme « Fit for 55 » (EUR 3.7 trillions) et le plan REPowerEU (EUR 300 milliards).

Actuellement, les opportunités d’investissement dans les infrastructures ne manquent pas, qu’il s’agisse de la construction de centrales de production d’énergies renouvelables, de l’installation généralisée de bornes de recharge pour véhicules électriques, de la densification du maillage des réseaux de fibres optiques, de la rénovation d’hôpitaux et universités publiques ou encore de la rénovation ou de la mise à niveau des réseaux d’eau ou des infrastructures de transport. Les investissements directs en infrastructure se font généralement à travers des fonds de type private equity, qui sont fermés après leur lancement. Heureusement, compte tenu de l’important flux de transactions auquel on assiste actuellement, plusieurs fonds dédiés à l’infrastructure lancent actuellement des nouveaux millésimes, ce qui permet aux investisseurs de bénéficier d’une fenêtre d’opportunité.

En bonne raison de la solidité de ses finances publiques, la Suisse a toujours privilégié le financement public pour toutes ses infrastructures et recourt ainsi très peu au financement privé, contrairement à ses voisins européens. La culture des Partenariats Public/Privé n’est donc pas encore inscrite dans notre ADN. C’est sans doute regrettable car cela empêche nos autorités de mener de front de trop nombreux projets et limite donc les capacités. Il suffit pour s’en convaincre de voir le temps qu’il faut (en Suisse romande en tout cas…) pour développer le réseau ferroviaire. L’urgence de la transition énergétique et les immenses investissements qu’elle nécessite forceront peut-être un changement d’attitude dans ce domaine.