Sur le plan mondial, la macro-finance mondiale sera avant tout marquée au 2ème semestre par la poursuite de l’assouplissement monétaire mondial.
Le cycle de baisse de taux directeurs est d’ailleurs entamé. Il devrait s’approfondir avec la Fed au S2. Le solde mondial « hausses de taux directeurs vs baisses » continue de baisser ces dernières semaines (cf. graphique ci-dessous).
Cela a été plus précoce dans les pays émergents avec des baisses de taux, notamment en Amérique Latine (Brésil, Chili et Mexique).
Cela est désormais évident dans les pays développés.
Outre la BCE début juin, d’autres banques centrales d’Europe ont baissé leurs taux directeurs ; la Suède, le Danemark, la Suisse et le Canada.
D’une manière générale, la perspective d’un début de cycle de baisse de taux de la Fed (au S2 2024) et la fin de la hausse du dollar vont réduire la pression haussière sur les autres banques centrales dans la 2ème partie d’année.
Ce mouvement sera sans doute facilité par la poursuite de la désinflation mondiale (cf. graphique ci-dessous), quoique l’essentiel soit derrière nous.
La désinflation sera elle-même favorisée par la détente des marchés du travail (cf. graphique ci-dessous à propos des USA) ainsi que des anticipations d’inflation.
Et la détente des taux longs confirme d’ores et déjà ce mouvement.
Cela reflète des données macro aux Etats-Unis un peu moins solides que prévu ; un soft landing plutôt qu’un no landing.
Le recul des taux longs sera graduel et limité : le positionnement des investisseurs est baissier taux et les taux d’équilibre sont probablement plus élevés que par le passé.
Il n’empêche que les taux longs réels sont trop élevés (cf. graphique ci-dessous) pour assurer la soutenabilité de la dette totale américaine dans le long terme.
De plus, l’histoire plaide toujours pour une baisse des rendements longs après un pic puis une baisse des taux directeurs de la Fed (cf. graphique ci-dessous).
C’est pourquoi nous tablons sur un taux long (10 ans) de l’ordre de 3,90% aux USA à la fin de l’année 2024.
Quant à l’économie mondiale, malgré le soft patch en cours, elle résistera bien et sera en mesure d’afficher un rythme annualisé de croissance de l’ordre de 2,5% (cf. graphique ci-dessous), grâce en particulier à :
- Une bonne profitabilité des entreprises qui limite l’ajustement de l’emploi et de l’investissement ;
- Un début de restockage qui commence à soutenir l’industrie ;
- La baisse de l’inflation qui permet une croissance positive du revenu réel des ménages ;
- Un début de détente des conditions financières, qui s’intensifiera au S2 avec le début de la baisse des taux des banques centrales ;
- Des politiques budgétaires plutôt expansives un peu partout : aux Etats-Unis (BIL, IRA, CHIPS), en Europe (Next Gen EU), en Chine (mesures de soutien ciblées) et dans la plupart des émergents (relâchement budgétaire avant les élections en Indonésie, Inde, Mexique, Afrique du Sud…).
Quant au marché des actions mondial, son potentiel semble limité en raison à la fois d’une valorisation absolue élevée (cf. graphique ci-dessous) sur le marché directeur mondial (américain), d’une prime de risque sous la moyenne historique, d’un appétit pour le risque élevé ainsi que d’un positionnement assez agressif des investisseurs.
Il reste que l’assouplissement monétaire, ainsi que la bonne dynamique des BPA, devraient laisser un petit potentiel de progression au marché des actions américain et, partant, au marché des actions mondial.
Pour le reste, les marchés resteront, bien évidemment, attentifs aux phénomènes exogènes, tels que la géopolitique ou les changements politiques éventuels en Europe (au Royaume-Uni et en France) et bien entendu aux États-Unis, même si la nouvelle présidence et le nouveau Congrès américain n’entreront en fonction qu’en janvier 2025.