Depuis 2 ans, la sous-performance des petites capitalisations suisses par rapport aux leaders de la cotes a été particulièrement marquée (cf. graphique ci-dessous).
C’était logique compte tenu de la faible croissance de l’activité en Suisse (comme en Europe), d’un change plutôt défavorable et du caractère défensif des grandes capitalisations suisses. N’oublions pas non plus que les small caps suisses sont très sensibles aux taux d’intérêt, en raison du poids important des sociétés immobilières dans ce segment.
On le sait, la conjoncture se redresse et l’inflation se réduit progressivement. L’indice KOF est en ligne avec une croissance du PIB de 1.5% (0.8% actuellement), comme on peut le constater sur le graphique ci-dessous.
Quant à l’inflation, elle est nettement inférieure à celle de la zone euro, quoique supérieure à la norme historique suisse (cf. graphique ci-dessous).
Or, les petites valeurs suisses constituent un bon vecteur d’indexation au redressement du cycle économique helvétique. De fait, les small caps suisses sont beaucoup plus cycliques et nettement moins défensives que le SMI, avec un biais sur les industrielles et les foncières nettement plus marqué.
Le beta par rapport aux Large Caps suisses est historiquement proche de 1, mais il a chuté récemment, suggérant un rebond prochain (cf. graphique ci-dessous).
Quid de la valorisation des small caps suisses ?
Elles ne sont pas très chères par rapport à leur historique propre. En effet, elles se négocient historiquement avec une prime un peu supérieure à 20% par rapport aux grandes valeurs suisses. Or, cette prime n’est actuellement que de 15% (cf. graphique ci-dessous).
En revanche, les small caps suisses sont chères vis-à-vis de leurs homologues européennes, avec une prime qui s’est accrue ces dernières années (graphique ci-dessous) et qui ne se justifie pas par une croissance plus forte.
Certes, la dynamique de BPA des Small Caps suisses s’est récemment redressée en absolu. Elle est ainsi en ligne avec celle des Large Caps suisses. Néanmoins, elle reste assez moyenne en comparaison européenne (cf. graphiques ci-dessous).
Ajoutons que la baisse du franc suisse en termes réels (sur les 12 derniers mois) est une bonne nouvelle pour les Small Caps suisses. En effet, ces dernières sont moins exportatrices que les Large Caps. Néanmoins, leur sensibilité au change est forte : corrélation négative de 45% entre le CHF réel et les BPA Small Caps depuis 2012 (à comparer avec une corrélation négative de 58% entre le CHF réel et les BPA Large Caps), comme le montre le graphique ci-dessous.