Quelles perspectives pour les infrastructures cotées ?

Les sociétés d’infrastructure sont actuellement confrontées à plusieurs risques externes majeurs, notamment une inflation croissante, des taux d’intérêt qui remontent, des prix de l’énergie en hausse, un manque de main-d’œuvre, une intervention des pouvoirs publics pour contrôler les prix de l’énergie, des pénuries de gaz naturel, d’énergie et de composants essentiels des énergies renouvelables, des sanctions russes et des défaillances de la chaîne d’approvisionnement. Sans parler du COVID.

Heureusement, la plupart des entreprises de notre portefeuille sont protégées contre l’inflation, soit par leurs structures tarifaires/de revenus, soit par leur capacité à répercuter rapidement les augmentations de coûts sur les clients. Pour certaines des entreprises que nous détenons, l’effet sera même positif, à savoir une augmentation des revenus et/ou des marges.

En revanche, des taux d’intérêt plus élevés diminuent la valorisation des entreprises dont les flux de trésorerie sont générés à long terme, en raison de la hausse des taux d’actualisation. Ils peuvent également avoir un impact sur le financement des grands projets d’investissement, mais ceux-ci peuvent être récupérés dans le cadre de la fixation des tarifs sur la base des actifs réglementés. Les sociétés de notre portefeuille ont un effet de levier prudent et beaucoup d’entre elles couvrent le risque de taux d’intérêt sur leur dette.

Pour sa part, la hausse des prix de l’énergie peut affecter les chemins de fer, les autoroutes à péage et les aéroports. Si les chemins de fer ont la latitude de répercuter l’augmentation du coût du carburant sur leurs clients, les autoroutes à péage peuvent connaître une légère baisse du trafic de véhicules légers. Certains aéroports souffrent de la hausse des coûts énergétiques, car ils ne se sont pas couverts. Toutefois, les tarifs des autoroutes à péage et des aéroports finiront par être ajustés à la hausse en fonction de l’inflation. Quant aux pénuries de main-d’œuvre, elles continuent d’affecter les chemins de fer américains et les aéroports du monde entier. Bon nombre de nos entreprises du secteur de l’énergie profitent de la hausse des prix de l’énergie, en particulier celles dont la production renouvelable n’a pas déjà été vendue à terme.

Les gouvernements européens sont actuellement en train de mettre en place une législation visant à protéger les consommateurs contre la hausse des prix du gaz et de l’électricité, qui peut inclure des plafonds de prix et des taxes sur les bénéfices exceptionnels. Cela aura un effet plus important sur les producteurs non couverts. Cependant, nous pensons qu’il est peu probable que cela ait un effet négatif sérieux sur le secteur, car les législateurs doivent continuer à fournir des incitations à l’investissement dans la production non carbonée.

Certains services publics européens, tels qu’Uniper, subissent des pertes quotidiennes massives en raison de la pénurie de gaz et doivent bénéficier d’une aide gouvernementale. Notre fonds n’a aucune exposition à ces sociétés.

Les pénuries d’énergie peuvent avoir un effet négatif sur l’économie européenne, notamment si l’énergie venait à être rationnée, ce qui pourrait entraîner une récession en Europe. Dans ce cas, l’Allemagne pourrait être la plus touchée. Nous avons désinvesti la plupart de nos actions européennes cycliques.

La production d’électricité renouvelable et nucléaire est la solution évidente à long terme pour sortir des combustibles fossiles. Si les subventions et les crédits d’impôt constituent une aide bienvenue, la délivrance par les gouvernements de permis et d’autorisations reste terriblement lente. Un financement public bien plus important est nécessaire pour atteindre les objectifs d’émissions de 2030. Les pénuries et les goulets d’étranglement des composants essentiels à la mise en place de la production solaire et éolienne sont un frein majeur et la dépendance malsaine vis-à-vis de la Chine en tant que fournisseur principal représente un vrai risque.

En ce qui concerne les sanctions russes et les défaillances de la chaîne d’approvisionnement, remplacer le gaz russe par du GNL expédié d’Amérique et d’ailleurs présente de nombreuses difficultés, notamment un manque de capacité aux points d’origine, un manque de navires méthaniers et enfin une pénurie d’installations de regazéification à destination, en particulier en Allemagne. Les terminaux flottants ne sont qu’une solution temporaire et des capitaux très importants sont nécessaires pour construire des terminaux terrestres. Toutefois, ces défis seront surmontés à terme et plusieurs des sociétés de notre portefeuille en généreront des rendements impressionnants.

Nous pensons que le plus gros de la crise du COVID est derrière nous, les aéroports étant les derniers à s’en remettre. Le COVID reviendra cet hiver, mais nous sommes prudemment optimistes et pensons qu’à l’avenir, les restrictions de mouvement pourront être évitées et que les actions du secteur des transports ne souffriront pas comme elles l’ont fait en 2020-2021.

Les événements tels que les épidémies et les guerres offrent des opportunités aux investisseurs dans les infrastructures cotées.

Le fonds a nettement surperformé le marché au sens large pendant l’épidémie de COVID et a surperformé pendant les crises actuelles de l’énergie et de l’inflation. Ces événements nous offrent des opportunités intéressantes de surperformance. Nous sommes convaincus que les nombreuses inquiétudes actuelles constituent davantage une opportunité qu’une menace pour le fonds.