Les marchés sont entrés dans une phase de consolidation, après le rally rapide qui a suivi le résultat surprise de l’élection présidentielle américaine en novembre dernier. Avec une progression de 1.1% de l’indice Euromoney, les plus petites entreprises ont mieux résisté que les blue chips, comme le montre la baisse de 0.4% de l’indice Stoxx 600 Europe. La marche des affaires a été meilleure à la fin de l’an passé et Mark Saint John Webb et Philip Best, les gérants de la stratégie Petites Entreprises de QUAERO Capital, sont relativement confiants sur les perspectives de l’année en cours.
Les deux gérants relèvent que les actions de Manz Automation, le producteur de systèmes d’automation high-tech de Dieter Manz, ont grimpé de 17% après que la société ait annoncé avoir remporté le plus gros contrat de ses 30 ans d’histoire pour une usine de panneaux solaires CIGS à couche mince en Chine. La société a eu un historique de profitabilité décevant, marqué par des affaires cahotiques avec des entreprises comme Apple et Foxconn. Elle a aussi dépensé plus de EUR 20 millions par année pour développer les meilleures lignes de production de films solaires à couche mince (flexibles, plus légers et meilleur marché), sans générer aucun revenu. Mais la division va enfin enregistrer un bénéfice net cette année, grâce à la commande solaire chinoise qui représente EUR 263 millions, soit plus que la totalité des revenus de l’entreprise l’an passé. Dans le même temps, les divisions de batteries et d’écrans de Manz connaissent aussi une amélioration. Le bilan sera renforcé par les acomptes versés par Shanghai Electric, qui représenteront une injection de cash de EUR 100 millions (soit un tiers de la capitalisation boursière) au cours du premier trimestre de cette année. Les ingénieurs de Manz sont également en train d’assembler la « Speedfactory » d’Adidas, qui va automatiser le processus de fabrication de chaussures de sport, jusqu’alors très intense en main d’oeuvre. Avec son nouvel actionnaire chinois, Manz pourrait bien devenir un acteur majeur de la tendance à l’automatisation Industrie 4.0, qui vise à compenser l’augmentation des coûts de la main d’oeuvre en améliorant la productivité des usines chinoises .
D’autre part, les titres de la société de la famille Arnoux Catering International Services, qui fournit des services de restauration et de gestion d’installations pour des entreprises situées dans des régions reculées, ont progressé de 16%, suite à la publication à fin 2016 d’une accélération de la croissance de ses revenus grâce à une augmentation de la demande dans les secteurs du pétrole et des ressources naturelles.
Trois autres sociétés ont enregistré une progression de cours notable de 14%. Le leader des techniques d’assemblage de la famille Bossard a bénéficié récemment de fortes ventes et a signé un contrat pour fournir toute la visserie et la logistique pour l’usine Tesla. Les actions de Damartex, l’entreprise textile de la famille française Despature, ont profité des très basses températures ayant frappé l’Europe qui ont boosté sa gamme de vêtements thermiques d’hiver Thermolactyl. Damartex se traite à peine au-dessus de sa valeur d’inventaire et, avec un ratio PE de juste 13x, est bien placée sur un marché européen des seniors en forte croissance démographique.
FFP, la holding de la famille Peugeot, a grimpé après une forte performance de sa principale marque automobile, mais est également soutenue par l’offre de rachat sur l’équipementier aéronautique Zodiac, dont elle détient une participation de 5%. Même après la hausse récente, le titre se traite encore avec une décote de plus de 40% sur la valeur des parties qui la composent.