L’intelligence artificielle fait la pluie et le beau temps sur le marché de l’électricité

Le secteur des infrastructures (défini par l’indice S&P Global Infrastructure TR USD) a connu un premier semestre positif avec une performance de +4,3 % depuis le début de l’année. Les deux principales sources de performance de l’indice ont été les secteurs de la production d’électricité et du transport et stockage de gaz et pétrole.

On s’attend en effet à ce que l’IA nécessite une quantité de plus en plus conséquente d’énergie, ce qui a fait grimper les prix de l’électricité et du gaz, en particulier aux États-Unis. De fait, les États-Unis abritent environ 50 % des centres de données dans le monde, et encore plus de la capacité totale à développer. D’après une étude de Morgan Stanley, si tous les centres de données en cours de construction outre Atlantique voient le jour, ils représenteront environ 5 % de la consommation totale d’électricité d’ici 2027. C’est énorme et cela explique l’évolution des prix de l’électricité. Étant donné qu’il faut plus de temps pour construire des capacités de production d’électricité que pour construire un centre de données, le marché de l’électricité devrait se tendre dans certaines régions comme la Virginie du Nord ou le Texas.  Bien que nous soyons d’accord avec cette analyse, nous ne souhaitons pas courir après les quelques producteurs d’électricité américains cotés en bourse, dont certains sont en hausse de plus de 100 % depuis le début de l’année ou se négocient sur des ratios  supérieurs à 25x le PE.

Nous avons été exposés à ce thème pendant un certain temps maintenant, historiquement à travers un mix de générateurs et d’opérateurs de réseaux. Nous avons progressivement vendu notre exposition aux générateurs à mesure que la volatilité des prix de l’électricité augmentait et que certaines valorisations devenaient difficiles à justifier. Cependant, nous avons augmenté notre exposition aux opérateurs de réseaux dans les pays et les Etats américains où 1/ nous pensons que cet investissement pour accueillir davantage d’énergies renouvelables et de centres de données sera le plus important et 2/ le soutien politique est le plus constant : le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Texas. Nous ne voulons pas nous avancer et nous restons conscients que le point clé sur lequel la plupart des régulateurs régionaux américains se concentrent est l’accessibilité financière. Nous nous attendons donc à des réactions locales si les prix de l’électricité deviennent trop élevés en raison de la consommation des centres de données (rappelons que les centres de données créent très peu d’emplois locaux permanents, contrairement aux sites industriels).

Le deuxième événement majeur du premier semestre a été les élections européennes qui ont vu une montée massive des partis d’extrême droite à travers le continent. Cela a conduit le président français à appeler à une dissolution de l’Assemblée nationale et à des élections législatives anticipées qui auront lieu le 30 juin et le 7 juillet. Cette situation a rendu le marché nerveux, propulsant le spread franco-allemand à son plus haut niveau depuis 2012, car le parti d’extrême droite français devrait obtenir une majorité relative et menant à une politique budgétaire très expansionniste, incluant entre autres une volonté de nationaliser les autoroutes et de dépenser des milliards dans l’énergie nucléaire au détriment de l’énergie éolienne.

Cela nous a amenés à vendre notre exposition aux autoroutes françaises (Vinci et Eiffage). Soyons clairs, nous ne pensons pas que le gouvernement français ait les moyens financiers de dépenser plus de 50 milliards d’euros pour nationaliser ces actifs alors qu’il affiche un déficit annuel de 5,5 % du PIB. Mais comme nous pensons que le flux de nouvelles restera négatif et les actions volatiles, et que la situation pourrait bien empirer avant de s’améliorer, nous restons à l’écart de la plupart des actions françaises pour l’instant.

Nous sommes constructifs pour le reste de l’année et disposons d’un portefeuille bien diversifié qui est exposé de manière égale à plusieurs sous-thèmes : La transformation du secteur de l’électricité (31%), la gestion durable de l’eau et des déchets (23%), l’augmentation de la consommation de données (18%).

Nous nous attendons à ce que la forte performance des secteurs de la production d’électricité et du transport et stockage de gaz et pétrole soit moins importante et que l’attention se porte progressivement sur le principal goulot d’étranglement du secteur de l’électricité dans le monde : le réseau. De nombreux opérateurs de réseaux ont vu leurs rendements autorisés augmenter au cours des 12 derniers mois pour tenir compte de la hausse des taux d’intérêt, ce qui, combiné à des programmes d’investissement sans précédent et à des valorisations au plus bas, devrait permettre à ces entreprises d’enregistrer de bonnes performances à moyen terme. La baisse des taux d’intérêt à long terme devrait encore y contribuer. En outre, nous nous attendons à ce que le secteur des déchets continue à bien se comporter, car les performances des titres de ce secteur sont assez divergentes. Notre première position sur le secteur est Waste Connections.

Enfin, nous sommes positifs sur nos sociétés de centres de données NextDC et Infratil, qui ont toutes deux récemment levé des capitaux pour accélérer leur croissance.

Cinq questions à un gérant de fonds

1. Vous avez travaillé pour plusieurs grandes banques au cours de votre carrière dans la finance. Comment avez-vous perçu l’évolution des actifs alternatifs, tels que le private equity et les infrastructures, dans les portefeuilles des clients privés ?

Les actifs alternatifs, non cotés, sont aujourd’hui au centre des préoccupations des clients privés. Lorsque j’étais responsable du private equity dans de grands établissements suisses, les fonds de buy-out et de capital-risque étaient recherchés, mais devaient être structurés spécifiquement pour les clients privés. Aujourd’hui, les investisseurs privés s’intéressent également aux infrastructures, à l’immobilier, au crédit et au private equity secondaire dans le but de diversifier leurs portefeuilles. Des défis tels que la liquidité et les structures institutionnelles sont désormais abordés.

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Infrastructure cotée: perspectives 2024

Retour sur 2023

  • La performance des actions d’infrastructures mondiales a contrasté avec celle des marchés d’actions plus larges en 2023, qui ont progressé grâce à la force de quelques secteurs seulement, en tête desquels la technologie (qui s’est fortement redressée grâce à l’optimisme entourant les progrès dans le domaine de l’intelligence artificielle).
  • Les actifs d’infrastructure à long terme, tels que les routes à péage, les aéroports, les pylônes téléphoniques et les énergies renouvelables, enregistrent généralement des performances médiocres lorsque les perspectives de taux d’intérêt sont « plus élevées pendant plus longtemps », car les cash flows sont actualisés à un taux plus élevé dans les évaluations des actions. La hausse des taux d’intérêt a également un impact négatif sur les actions des services publics, qui ont tendance à être fortement endettées. Les « bond proxies » souffrent du fait que leurs dividendes ne parviennent pas à suivre les taux du marché monétaire.
  • En conséquence, les valorisations des infrastructures cotées sont passées en dessous de leur prime moyenne historique par rapport au marché des actions au sens large. Actuellement, les actions d’infrastructures cotées se négocient à moins de 10x EV/EBITDA, soit un écart-type en dessous de leur moyenne sur dix ans. La dernière fois que les actions d’infrastructure ont été aussi bon marché pendant plusieurs mois, c’était il y a presque dix ans.
  • Malgré cet environnement difficile, notre fonds a nettement surperformé l’indice de référence et tous les grands fonds concurrents, à l’exception d’un seul.

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Les réseaux de distribution et de transmission

Cela fait 20 ans que l’on entend que l’infrastructure électrique aux Etats-Unis est obsolète (son âge moyen est de 40 ans) et nous attendons toujours une vague d’investissement massive dans le secteur. L’Europe n’est pas en reste:  selon un rapport de l’Union européenne, ses infrastructures ont également 40 ans en moyenne. Dans ce contexte, nous estimons que les infrastructures offrent de nombreuses opportunités d’investissement.

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Infrastructures : Deux thèmes porteurs pour 2024

La hausse des taux d’intérêt enregistrée en 2023 a eu un impact négatif sur le secteur des infrastructures, dont la valorisation est souvent étroitement liée au taux d’escompte permettant d’évaluer leur valeur. Cela s’est traduit par une sous-performance des indices concernés, à l’image du S&P Utilities qui est en baisse de 10% sur l’année contre une hausse du même ordre pour le Dow Jones Industrials. Pour sa part, l’indice global de l’infrastructure ne réussit que de justesse à terminer l’année en territoire positif (+1%). Nous sommes donc satisfaits de la performance de notre fonds en infrastructures cotées qui réalise un résultat de +5.1% au 31.12.2023 alors que l’indice* affiche une performance de +2.2%.

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Les infrastructures cotées : maillons essentiels d’un monde en transformation

Les infrastructures offrent à la collectivité le cadre physique indispensable à son bon fonctionnement. Services publics, transports, énergie, écoles, hôpitaux, mais aussi communications, traitement de l’eau et des déchets fournissent autant de conditions-cadres essentielles à la bonne marche de notre société moderne.

Naturellement, les transformations sociétales vont de pair avec la mise à niveau des infrastructures qui sous-tendent à leur développement.

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Les infrastructures : un secteur devenu incontournable

QUAERO CAPITAL a considérablement investi dans le secteur des infrastructures, que cela soit celui des infrastructures cotées en bourse ou le financement de projets dans les marchés privés.

Cette classe d’actifs présente un certain nombre d’avantages, tant sur le plan de la nature des investissements que sur celui des caractéristiques propres au secteur. Dans tous les cas, l’inclusion d’une portion d’infrastructures dans un portefeuille diversifié semble très appropriée dans l’environnement actuel.

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Infrastructures et taux d’intérêt réels

Les infrastructures constituent une classe d’actifs globalement séduisante pour plusieurs raisons : un caractère diversifiant dans les portefeuilles, des flux de trésorerie contractuels et réguliers, une certaine résilience tout au long du cycle économique (faible bêta), une importance vitale pour la société (transition numérique et énergétique) et des avantages conférés par leur longévité.

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Un secteur à fort impact

Les infrastructures vont être les grands bénéficiaires des plans de relance et de développement annoncés à travers le monde ces derniers mois. Les capitaux et les investissements devraient affluer. Alors que traditionnellement le secteur des infrastructures est source de nuisances environnementales (émissions de gaz à effet de serre, pollution de l’environnement, destruction d’habitats et extinction d’espèces, pour n’en citer que quelques-unes), il est aussi un terrain propice pour la promotion de l’investissement responsable et plus particulièrement de l’investissement à impact.

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Le point sur la nouvelle Route de la Soie

L’ambitieux projet chinois de « nouvelle Route de la Soie » vise à construire des infrastructures de transport routier, ferroviaire et maritime, des réseaux électriques, des oléoducs et des gazoducs dans 78 pays en Asie, en Afrique et en Europe. Pourtant, malgré l’ampleur pharaonique du projet, il est très difficile pour des investisseurs étrangers d’y participer. Heureusement, d’autres initiatives publiques aux États-Unis, au Canada, en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni offrent des alternatives pour les investissements dans les infrastructures.

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